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Les tons voisins : les comprendre et les appliquer

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Version vidéo de l’article :

Passer d’une tonalité à une autre, c’est bien beau. Mais comment le faire le plus naturellement possible ?

Certaines transitions choquent sérieusement. C’est pourquoi je vais vous montrer comment le faire sans heurter les oreilles.

Et pour cela, nous utiliserons les tons voisins !

Vous saurez tout sur ces tons voisins, comment les trouver, et surtout comment les utiliser concrètement. Car sur ce site des Fous du Piano, la théorie ne suffit pas : on met tout en pratique !

Les tons voisins, qu’est-ce c’est ?

Pour expliquer cette notion, on va partir d’un cas concret. Prenons la tonalité la plus simple, à savoir Do majeur.

Pour rappel, la voici :

En Do majeur, il n’y a aucune altération. Ni dièse, ni bémol. Pour plus d’informations sur les gammes majeures, cliquez ici, et pour les gammes mineures cliquez ici.

Le premier ton voisin

Le premier ton voisin va être celui avec un dièse en plus, ou un bémol en moins suivant le cas.

Vous passez donc d’aucune altération à 1 dièse à la clé.

Et quelle est la tonalité majeure à 1 dièse ?

Roulements de tambour…

Sol majeur !

La voici :

Révisez bien vos tonalités si cela pose problème. D’ailleurs, vous les trouverez dans mon bonus téléchargeable gratuitement, il vous suffit de vous inscrire sur ce site !

Le second ton voisin

Le second ton voisin est celui avec un bémol en plus, ou un dièse en moins (toujours suivant le cas).

On passe donc d’aucune altération à 1 bémol à la clé.

Quelle est la tonalité majeure avec un bémol à la clé ?

Suspens…

Fa majeur !

La voici, avec un si bémol :

Nous voici donc avec 2 tons voisins : Sol majeur et Fa majeur.

Les autres tons voisins

Maintenant, nous allons voir comment trouver les 3 derniers.

Il vous suffit tout simplement prendre les tons relatifs mineurs de tout ce que nous avons vu précédemment.

Encore une fois, si vous avez des difficultés là-dessus, j’explique comment les trouver ici.

Donc, dans notre exemple, nous avons :

Do majeur -> La mineur
Sol majeur -> Mi mineur
Fa majeur -> Ré mineur

En regardant le schéma précédent, vous voyez donc 5 tons voisins, trouvés à partir de la tonalité de départ Do majeur.

Finalement, c’est logique. Pour se déplacer d’une tonalité à une autre, le plus naturel sera d’avoir le moins de différences possibles entre elles. C’est pour cela que nous prenons une seule altération d’écart.

Petit récap’ avant le bonus et l’arme secrète !

Récapitulons maintenant ces fameux tons voisins :

  • Tonalité avec un dièse en plus, ou un bémol en moins,
  • Tonalité avec un dièse en moins, ou un bémol en plus,
  • Tons relatifs des 3 tonalités (les 2 précédentes et celle de départ).

Pour Do majeur, vous avez donc Sol majeur, Fa majeur, Mi mineur, Ré mineur, et La mineur.

Bonus : la 6e possibilité !

Je vais vous donner une 6e possibilité.

Vous allez me dire que ce n’est pas possible, qu’il y a bel et bien 5 tons voisins.

Et vous avez raison.

Mais il existe une autre tonalité qu’on peut considérer comme quasiment voisine. Et quasiment personne n’en parle.

Quel est cette tonalité secrète ?

Prenez votre tonalité de départ, et passez de majeur à mineur, ou inversement. Cela donne donc :

Do majeur -> Do mineur (3 bémols)

Dans ce cas, on parle de tonalité homonyme.

Donc pas de ton voisin ici, car il y a toujours une différence de 3 altérations entre les 2 tonalités, mais c’est une notion intéressante.

D’ailleurs, il existe des chansons avec des couplets écrits en mineur, avec les refrains en majeur. La transition se fait assez naturellement, et cela met en relief le refrain.

Le cycle des quintes : l’arme secrète

Peut-être que vous trouvez cela difficile, ou embêtant à retrouver.

Et si je vous donnais un outil pour lire directement les tons voisins ?

Il s’agit d’un schéma bien connu des musiciens, à savoir le cycle des quintes.

Le voici :

Et comme je suis sympa, vous pouvez le télécharger ici.

Pour vous y retrouver, ce n’est pas compliqué. Vous cherchez la tonalité de départ, et vous prenez les tonalités voisines.

Par exemple, en Do majeur :

Cette solution est immédiate. Mais je vous conseille quand même d’essayer de les retrouver par vous-même, c’est un bon entraînement.

Ceci dit, vous faites comme vous voulez, je n’irai pas vérifier.

Entraînez-vous !

Avant de passer à des exemples pratiques, voyons 2 autres exemples, pour voir si vous avez bien compris.

Le principe est de trouver les tons voisins par vous-même, donc vous cherchez et vous vérifiez ENSUITE si vous avez bon.

Hé oui, je vous connais…

Quels sont les tons voisins de Mi majeur et de Sol mineur ?

À vos plumes…

Voici les réponses :

Mi majeur => 4 dièses à la clé

  • Tonalité avec un dièse en plus : 5 dièses -> Si majeur
  • Tonalité avec un dièse en moins : 3 dièses -> La majeur
  • Tons relatifs des 3 tonalités :

Mi majeur -> Do# mineur
Si majeur -> Sol # mineur
La majeur -> Fa# mineur

  • Tonalité homonyme : Mi mineur

Voyons pour Sol mineur

Pour simplifier, je vais commencer par le relatif majeur, ici Si bémol majeur => 2 bémols à la clé

  • Tonalité avec un bémol en moins : 1 bémol -> Fa majeur
  • Tonalité avec un bémol en plus : 3 bémols -> Mi bémol majeur
  • Tons relatifs des 3 tonalités :
    Sol mineur -> Si bémol majeur (déjà vu)
    Fa majeur -> Ré mineur
    Mi bémol majeur -> Do mineur
  • La tonalité homonyme : Sol majeur

Et maintenant, mettons en pratique ces tons voisins !

Les emprunts

La première application sera de faire des emprunts. Un emprunt consiste à faire une courte allusion à une tonalité pendant un morceau (voir vidéo à 07’06).
Prenons par exemple cette suite d’accords en Do majeur :

Do La m / Ré m Sol /

Nous pouvons faire une courte allusion à Sol majeur en ajoutant un Fa dièse. Ce qui donne :

Do Lam / Ré Sol /

En effet, le troisième accord Ré mineur devient Ré majeur, le fa bécarre devient un fa dièse.

Jouez ces enchaînements pour écouter ce que cela apporte !

Les modulations

La seconde application sera de moduler. Une modulation est un changement pur et simple de tonalité dans le morceau.

Sur une partition, elle est symbolisée par une double barre avec la nouvelle armure :

Reprenons notre grille en Do majeur :

Do La m / Ré m Sol /

Et enchaînons-la à une grille de Fa majeur (vidéo à 8’00) :

Ré m Sol m / Do Fa /

Remarque : pour que la transition soit douce, vous pouvez utiliser un accord pivot, c’est-à-dire un accord commun aux 2 tonalités. J’explique ceci dans l’article sur les accords de transition ou de passage que vous trouverez ici.

Dans notre exemple, c’est le Ré mineur.

Et voilà ! Vous savez tout sur les tons voisins ! On a même parlé des tonalités homonymes.

Vous avez vu : ce n’est pas si compliqué.

Une fois qu’on a compris le principe et qu’il y a eu mise en pratique, ce n’est pas si sorcier.

Pour vous entraîner, vous pouvez retrouver les tons voisins d’une tonalité choisie, et mettez en pratique avec quelques accords par exemple.

À bientôt et bon courage !

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