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Comment gérer le trac au piano ?

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Note : Océane du blog Compo’Zik a écrit cet article.

Tremblements. Sueurs froides. Cœur qui palpite. Mains moites. Envie d’aller aux toilettes toutes les deux minutes. Ce sont autant de manifestations qui, disons-le franchement, sont loin de vendre du rêve et vous coupe toute envie de jouer ou de rejouer devant des gens.

Vous l’avez bien sûr reconnu !

Le trac… Qui peut dire qu’il n’a jamais été stressé au moins une fois dans sa vie au moment de jouer devant un public ?

Personne. C’est un phénomène parfaitement normal. Mêmes les plus grands musiciens on le trac. C’est inévitable.

Et quand je dis public, entendez-le au sens large. C’est-à-dire que même une seule personne constitue déjà un public qui peut vous faire perdre tous vos moyens.

Selon moi, il existe autant de formes de trac que de personnes qui en souffrent. Il devient donc difficile de le définir de manière exhaustive.

Mais on peut toutefois trouver un point commun à toutes ces manifestations.

Dans tous les cas, c’est toujours votre esprit qui essaie de vous faire passer un message par tous les moyens possibles.

Un message, le plus souvent, très désagréable, il faut bien l’avouer.

Si on part de ce postulat, pensez-vous vraiment qu’il soit alors possible de faire taire vos pensées pour ne plus subir leurs effets ? Pas si sûr.

Mais alors, le trac est-il une fatalité insurmontable ? Certainement pas. Et heureusement pour nous d’ailleurs.

Dans cet article, vous allez découvrir cinq points clefs pour vous permettre de mieux gérer votre stress au piano en toutes circonstances.

C’est parti !

Un premier pas contre-intuitif

Contrairement à un piano acoustique, il est quasiment mission impossible de mettre ses pensées en sourdine.  Dommage.

Vous avez beau vous concentrer en vous disant que ça ne sert à rien de stresser, que tout va bien se passer, vos pensées reviennent toujours en force. Et les manifestations physiques s’emballent toujours plus.

Il semble donc que de tenter de lutter contre son stress en rationnalisant sa pensée n’est vraiment pas la bonne stratégie. Voire même, c’est pire, ça produit l’effet inverse…

Alors dans ce cas, la première chose à faire serait donc d’accepter le fait d’être stressé. Oui, c’est complètement contre-intuitif. Et je sais ce que vous allez me dire : « c’est bien beau de nous dire qu’il faut accepter son stress, mais concrètement, comment on fait ? ».

C’est vrai, cette astuce est plus de l’ordre du concept théorique que du pratico-pratique. Mais il faut bien commencer quelque part.

Pour apprendre à gérer efficacement votre trac, il est d’abord indispensable de modifier la perception que vous en avez.

Si vous continuez de le voir comme un ennemi à abattre, sachez que vous ne parviendrez probablement jamais à jouer devant quelqu’un en y prenant du plaisir. Vos pensées de stress resteront envahissantes et votre propre corps deviendra incontrôlable. De cette façon, vous vous fabriquez votre propre prison.

Et, vous serez d’accord avec moi, jouer sans prendre de plaisir, ça n’a aucun intérêt. C’est même démotivant.

Ce n’est pas votre objectif j’imagine.

Alors, dans ce cas, il vaut mieux voir le trac comme un tigre à apprivoiser.

Comme tout animal sauvage, il est difficile d’en découvrir toutes les facettes pour le dompter entièrement. Il restera toujours une part de mystère. Mais il est malgré tout possible de le connaitre suffisamment pour qu’il ne représente plus un danger absolu.

C’est cela qu’il faut viser pour votre trac.

Ne le voyez plus comme un adversaire. Cherchez plutôt à le comprendre. Observez comment il s’exprime chez vous. Quand est-ce qu’il se manifeste ? De quelles manières ? Pourquoi ? Est-il toujours aussi intense devant n’importe quel public ?

Plus vous le comprendrez, plus vous l’appréhenderez de manière optimale.

En changeant votre regard, votre approche pour gérer votre stress sera radicalement bouleversée.

Reste maintenant à découvrir les différentes manières que vous avez à votre disposition pour apprivoiser efficacement votre trac.

Voyons ça de plus prêt.

Entre corps et esprit

La pratique d’un instrument de musique sollicite en nous de nombreuses ressources.

Presque tous vos sens sont en éveil :

  • Le toucher pour adapter la pression de vos doigts sur le clavier et y apporter les nuances souhaitées.
  • La vue pour coordonner vos mains correctement sur le piano, trouver les positions optimales et éviter tant que possible les fausses notes.
  • L’ouïe pour écouter ce que vous êtes en train de jouer et vous imprégner du morceau.

Ajouté à cela, il faut bien sûr y associer la concentration importante que le jeu pianistique implique.

Vous voyez donc bien que corps et esprit interviennent tous deux pleinement dans votre pratique du piano. L’un ne va pas sans l’autre.

Et d’ailleurs, peut-on jouer correctement d’un instrument sans concentration et une maitrise parfaite de son propre corps ? Je ne pense pas.

L’expression « le corps parle » est particulièrement adaptée dans la pratique du piano.

Pour jouer dans des conditions optimales, vous aurez besoin de votre capacité attentionnelle, d’une bonne posture, d’une bonne gestuelle et d’une bonne gestion de votre souffle.

Si l’un de ces éléments est perturbé, vous aurez besoin d’un temps d’adaptation pour retrouver vos repères.

Prenons un exemple.

Vous rentrez d’une journée de boulot. Vos collègues vous ont pris la tête toute la journée. Vous êtes énervé et vous vous dites que de jouer un peu de piano va vous faire du bien. Oui, l’idée est bonne sur le principe.

Mais arrivez-vous vraiment à jouer correctement ? Si oui, bravo, vous avez une capacité de lâcher prise à toute épreuve ! Mais pour la majorité, je ne suis pas sûre que ce soit le cas.

Lorsque l’on est énervé, notre corps est généralement tendu et notre respiration plus rapide et saccadée, ce qui n’est absolument pas compatible avec un jeu fluide.

Et nos pensées sont très souvent happées vers nos préoccupations du moment, il devient alors difficile de rester concentré.

Adieu le moment détente…

Mais quel est le rapport avec le trac ?

Regardez, déjà avec un stress ou une préoccupation intérieure, votre jeu s’en trouve impacté alors que vous jouez seul.

Donc c’est bien normal que le fait de jouer devant quelqu’un l’entrave également.

Une perturbation extérieure intervient. Votre concentration est mise à rude épreuve, votre corps se crispe, votre respiration s’accélère, et hop, les doigts s’emmêlent.

Voyons alors un premier exercice pour tenter de faire redescendre la pression.

A vous de jouer ! 😉

Cet exercice peut être effectuer avant de commencer à jouer devant quelqu’un. Mais, je vous conseille toutefois de le réaliser systématiquement, même avant vos séances d’entrainements.

De cette manière, il s’intègrera dans votre routine de jeu et vous apportera des bénéfices à plus long terme.

Commençons.

Il s’agit simplement d’un exercice de respiration. Simple, mais efficace et puissant.

Voyons cela en détail.

Etape 1 :

Tenez-vous debout, les bras le long du corps et les pieds écartés à la largeur des épaules. Cette position étant la plus naturelle du corps humain, c’est comme cela que l’exercice aura le plus d’impact sur vous.

Etape 2 :

Inspirez lentement et profondément par le nez.

Attention ! Ici vous devez utiliser la respiration abdominale. C’est-à-dire que ce n’est pas votre poitrine qui doit se soulever mais majoritairement votre ventre.          

Ce type de respiration est plus efficace d’un point de vue relaxation (et c’est l’objectif que l’on cherche à atteindre)

Inspirez donc sur environ 4 secondes.

Etape 3 :

Expirez lentement par la bouche sur environ 5 secondes.

 Une expiration par la bouche est plus efficace pour chasser tout le gaz carbonique de votre corps et aura donc un impact plus grand sur lui.

Etape 4 :

Répétez en boucle les deux étapes précédentes pendant environ 3 minutes (ou plus si besoin, c’est à vous de déterminer le temps qui vous est nécessaire pour parvenir à vous détendre suffisamment).

Mais pourquoi la respiration abdominale peut vous aider à mieux gérer votre trac devant un public ?

Les bénéfices sont multiples.

1. Cette respiration, bien plus qu’une respiration « classique », entraine une détente corporelle profonde qui se répercute dans tous vos muscles.

Et puisque votre corps se détend, votre posture globale face à votre instrument est beaucoup plus naturelle et adaptée. Plus particulièrement, c’est l’ensemble de votre gestuelle qui sera nettement plus précise et fluide.

C’est cette fluidité qui évite que vous jouiez comme un robot. Vous pourrez plus facilement apporter les nuances que vous souhaitez et donc, avoir un jeu beaucoup plus émotionnel.

Au revoir le corps tout crispé et bonjour la liberté de mouvements ! 😊

2. La respiration ventrale offre également un réchauffement de tout votre corps.

Ce bénéfice vient en complément direct du point précédent. L’un ne va pas sans l’autre.

En plus de vous apporter une détente corporelle, l’ensemble de vos muscles et plus globalement de tous vos membres se réchauffera progressivement.

C’est une clé indispensable pour vous aider à jouer correctement.

C’est d’autant plus vrai pour vos doigts. Sans eux, pas de piano.

Si vos mains sont glacées, vous aurez beaucoup de mal à bouger efficacement vos doigts sur le clavier et votre capacité de jeu sera diminuée.

Complétez donc la respiration abdominale avec deux petits exercices spécifiquement pour vos doigts.

  • Frotter vos deux mains ensemble avec vigueur pendant le temps nécessaire pour qu’elles retrouvent une chaleur la plus normale possible
  • Posez vos deux mains sur vos cuisses. Les paumes de vos mains de doivent plus bouger. Seuls vos doigts doivent remuer le plus vite possible en restant tendus. N’oubliez pas le pouce. Cela réchauffera vos doigts et vos avant-bras.

Cette chaleur vous offrira la dextérité dont vous avez besoin pour interpréter vos morceaux.

3. Une respiration lente et profonde comme proposée dans l’exercice aura pour impact de faire baisser votre rythme cardiaque.

Et qui dit baisse du rythme cardiaque, dit diminution de la sensation de stress ou de panique.

Pour aller plus loin, plus votre cœur bat lentement, plus votre fréquence respiratoire ralentie également.

Et si vous respirez moins vite, vous vous essoufflez aussi moins rapidement pendant que vous êtes en train de jouer. C’est vital pour votre prestation.

Si vous vous essoufflez, c’est une réaction en chaine qui s’amorce. Essoufflement, contraction des muscles, raideur corporelle, baisse de la fluidité et de la dextérité, associé à une diminution de votre capacité de concentration. Et bim, c’est fini, vous décrochez totalement, il n’y a plus personne…

La gestion de votre souffle est donc un élément primordial pour votre jeu.

4. Le dernier bénéfice de cet exercice est qu’il va renforcer votre concentration.

C’est un temps calme qui vous permet de vous recentrer sur vous-même. Vous vous retrouvez comme dans une bulle. Votre esprit se met en condition.

Sans concentration vous ne parviendrez pas à jouer efficacement. Et la seule mémoire des doigts ne sera probablement pas suffisante. Vous ne pouvez pas compter uniquement dessus (malheureusement pour nous !! 😉 ), même si c’est sûr qu’elle vous sera grandement utile, on ne va pas se mentir !

La concentration est un pilier incontournable si vous voulez réussir à jouer devant quelqu’un.

Voilà, nous en avons fini avec cette partie. Comme ça, c’est un processus qui peut sembler long. Mais rappelez-vous que l’exercice ne dure que 3 minutes environ.

Et plus vous pratiquerez cet exercice avant chacune de vos séances d’entrainement, plus son impact sera rapide et efficace.

Vous retrouverez donc également ses bénéfices avant de jouer devant un public.

La durée de l’exercice pourra sans doute varier selon le public (famille, amis, inconnus). À vous de l’adapter à vos besoins spécifiques.

Voyons maintenant d’autres astuces, souvent sous-exploitées, pour apprendre à apprivoiser toujours davantage votre stress.

Les challenges

Les challenges sont particulièrement efficaces pour progresser. Et ce, à plusieurs niveaux. Donc pourquoi s’en priver. Aucun risque d’overdose !

Ils vous permettent de vous améliorer sur la technique pure selon les contraintes que vous vous fixez. Les possibilités sont infinies.

 C’est un bon point de départ mais ce n’est pas tout à fait ce qui nous intéresse ici, même si vous ne devez pas négliger cet aspect.

Regardons plutôt en quoi ces challenges peuvent être utiles dans votre gestion du trac et comment les exploiter efficacement.

Vous avez plusieurs moyens à votre disposition. Voyons-les du plus « simple » au plus « compliqué ». Ce classement est subjectif, il reflète mon expérience personnelle. À vous de l’adapter ensuite à votre propre pratique.

Ils n’excluent en aucun cas l’exercice de respiration que nous venons de voir. Tout est complémentaire.

S’enregistrer

Attaquons. Voilà votre premier challenge.

Installez-vous devant votre piano. Commencez à jouer tranquillement pour vous échauffer. Jouez ainsi pendant environ 15-20 minutes.

Ensuite, choisissez un morceau que vous connaissez bien.

Quand vous vous sentez prêt, les choses sérieuses commencent ! 😉

C’est le moment de faire appel à votre premier public ; l’enregistreur audio de votre téléphone.

Vous verrez, à partir de là les choses vont se corser un petit peu. Vos doigts vont commencer à faire quelques nœuds. Alors que juste avant, tout allait bien.

Même si le téléphone ne constitut pas un public physique, il y a quand même une source extérieure qui vous écoute.

Vous vous dites que vous devez réussir à réaliser un bel enregistrement, sans faute, et hop, le stress apparait, les fausses notes et les trous de mémoire aussi.

C’est normal.

Il vous faudra sans doute plusieurs prises avant d’obtenir un résultat correct. Ce n’est pas grave. Au fur et à mesure que vous vous entrainerez, ce nombre diminuera progressivement.

Le fait de jouer 15-20 minutes avant de commencer à vous enregistrer est également important, au moins les premiers temps.

Pourquoi ?

De cette manière, votre corps et votre esprit se mettent en condition. Votre corps se détend. Votre concentration augmente.

Alors oui, je sais, quand vous voudrez jouer devant un vrai public, vous ne pourrez pas vous entrainer pendant tout ce temps avant de faire quelque chose de correct, il faudra être efficace tout de suite.

C’est vrai.

Mais chaque chose en son temps. Nous n’en sommes pas encore là. Ne brûlez pas les étapes.

Entrainez-vous déjà avec cet exercice pendant quelque temps. Vous verrez, au fur et à mesure, vos symptômes du trac s’apaiseront plus vite.

Je ne peux pas vous dire exactement combien de temps il vous faudra pour obtenir ces résultats. C’est trop subjectif et propre à chacun d’entre nous, selon notre niveau de stress au départ.

Mais persévérez, vous verrez forcément une amélioration, c’est obligé. 😊

Se filmer

Prochain challenge. Vous filmer.

Il reprend les codes de l’exercice précédent. Très peu de chose change.

Sauf que maintenant, non seulement vous êtes écouté, mais en plus, vous êtes regardé. Même si c’est par une machine, ça a toujours un impact plus ou moins important selon les gens.

Reproduisez les mêmes étapes que ce que nous avons vues avec votre enregistreur audio.

Vous ne verrez peut-être pas la différence. Et c’est tant mieux pour vous.

Si votre trac réaugmente en introduisant la caméra, pas de souci, comme pour l’enregistreur, entrainez-vous régulièrement.  Votre stress rediminuera progressivement.

Voyons une façon de modifier légèrement l’exercice pour varier les plaisirs !

Ce coup-ci, vous n’allez pas jouer 15-20 minutes pour vous échauffer avant de commencer à vous filmer.

Lancez la caméra directement à partir du moment où vous vous installez devant votre piano.

Choisissez donc dès le début le morceau que vous voulez filmer au final.

Les premières minutes risques effectivement d’être un peu chaotique puisque vous savez que votre caméra filme tout ce qui se passe. Mais ce n’est pas grave.

 Les 20 premières minutes restent toujours votre échauffement. Peu importe le nombre de faux départs, de fausses notes, ou de manque de nuances, on s’en moque. Jouez tranquillement, sans vous prendre la tête avec l’objectif qui vous scrute sur le côté.

Au bout de quelques minutes, vous parviendrez à faire abstraction de la caméra. Continuez donc comme ça pendant encore quelques instants.

Et seulement après, attaquez le morceau que vous aviez choisi préalablement et enchainez directement à la suite de l’échauffement, sans toucher à la caméra.

Ne la coupez pas tant que vous n’êtes pas satisfait de ce que vous venez de jouer.

Mais, puisque cela fait déjà 20 minutes que votre caméra tourne et que vous ne la lancez pas uniquement pour le morceau que vous voulez filmer, les probabilités de le jouer correctement du premier coup sont plus élevées.

Vous vous êtes, en quelques sortes, habitué à sa présence.

Continuez cet exercice de lancer la caméra dès le début. Et diminuer progressivement le temps d’échauffement par pallier. De cette façon, vous apprivoiserez votre stress de plus en plus rapidement.

Une personne de confiance

Pour le prochain défi, votre premier vrai public arrive.

Identifiez, dans votre entourage, une ou plusieurs personnes que vous savez particulièrement bienveillantes. Ceux qui ont la critique facile, laissez tomber, ils ne vous aideront pas du tout, au contraire.

Choisissez une seule personne à la fois dans votre liste. C’est déjà bien suffisant je pense ! 😉

Demandez-lui de venir vous écouter. Vous deux, en tête à tête.

Les premières fois, vous aurez tendance à analyser tout ce que vous entendrez et verrez du coin de l’œil ; sa respiration, ses mouvements, etc. Le tigre sauvage revient en force !!

Difficile de se concentrer efficacement dans ce contexte, nous sommes d’accord.

Votre jeu sera donc très certainement approximatif. Mais peu importe, puisque vous avez choisi quelqu’un de bienveillant. Ses retours seront toujours enthousiastes et encourageants.

En répétant cet exercice plusieurs fois, sa présence vous perturbera de moins en moins. Soyez-en convaincu.

Reproduisez ensuite cela avec toutes les personnes bienveillantes que vous avez identifiées. La portée de l’exercice n’en sera que plus grande.

Si certaines personnes de votre liste possède elle-même un piano, surtout n’hésitez pas à aller jouer chez elles.

Jouer sur des pianos différents de celui sur lequel on joue tous les jours fait parti d’un élément clé dans la gestion de son trac.

Vous devez apprendre à jouer sur des pianos qui ne présentent pas toujours les mêmes caractéristiques que le vôtre. Chaque piano à sa sonorité et son toucher propre. Vous devez prendre l’habitude de passer de l’un à l’autre sans être entièrement perdu.

En plus du piano en lui-même, savoir jouer dans des environnements différents contribuent à une meilleure gestion de votre trac. Si vous ne jouez que dans votre chambre ou votre salon, c’est parfaitement normal que lorsque vous essayez de jouer autre part, rien n’aille plus comme vous voulez. Toutes vos habitudes sont perturbées.

Quelle belle transition vers votre prochain challenge ! 😉

Un public encore plus grand

Le challenge ultime pointe le bout de son nez.

Avez-vous une idée ?!

J’ai nommé les gares ou les centres commerciaux.

Aïe, on s’attaque à du lourd là !

C’est un condensé de plein de contraintes. Jouer devant des inconnus, sur un piano qui n’est pas le vôtre, dans un nouvel environnement, et qui plus est, dans un environnement bruyant… La totale !

Avant de vous lancer dans ce défi, vous devez donc être plutôt à l’aise avec tout ce dont nous avons parlé plus haut. Sinon, ce sera trop violent et vous n’y prendrez aucun plaisir.

Illustrons cet exercice au travers d’une situation réelle !

Ok, ça y est, c’est le moment. Vous voilà devant le piano de la gare Saint-Lazare.

Un jeune garçon est en train de s’y amuser.

Vous êtes déterminé. Vous attendez donc votre tour. C’est le moment de pratiquer le fameux exercice de respiration abdominale pour vous détendre et vous mettre en condition. Sans oublier les exercices spécifiques des doigts pour les réchauffer.

Vous entendez les parents du petit garçon l’appeler. Il s’en va.

Oulala, ça devient concret, le piano n’attend plus que vous.

C’est partie, installez-vous confortablement. N’hésitez pas à régler la hauteur du tabouret si besoin.

Prenez votre temps pour respirer profondément encore un moment. Ne foncez pas tête baissée.

Choisissez les morceaux que vous connaissez à 200%. Ceux sur lesquels vous avez réussi à gérer votre stress face à la caméra ou votre personne de confiance.

Attention, vous devez comprendre une chose importante.

 Ce n’est pas parce que vous avez surmonté les challenges précédents avec succès que celui-ci se fera les doigts dans le nez. Mais on s’en fiche, et surtout c’est complètement normal.

Ce n’est pas pour rien que je parle du défi ultime ! 😉

Comme tous les challenges précédents, c’est avec l’expérience que vous gérerez de mieux en mieux votre trac pour celui-ci.

Mais toutes les étapes que vous aurez suivies jusque là vous donneront de bonnes bases. Même si vous ne vous en rendez pas compte, vous serez très certainement moins stressé que si vous étiez passé direct de seul à jouer dans votre salon au piano de la gare.

Dans ce contexte de gares ou centres commerciaux, mis à part la trouille bleue de jouer sur un piano public et d’être écouté par des inconnus, un autre élément peut venir encore réaugmenter votre trac.

Lequel selon vous ?

Eh bien, tout simplement, la personne qui aura joué juste avant vous (s’il y en avait une bien sûr).

Votre trac ne sera pas au même niveau de départ.

Si c’est quelqu’un de plus débutant que vous, quelque part, vous vous dites que vous pouvez faire mieux. Ce n’est pas un jugement de valeur, c’est uniquement un moyen de se rassurer.

À l’inverse, si c’était quelqu’un avec un meilleur niveau que vous, vous avez tout à coup, beaucoup moins envie d’y aller juste après. Je me trompe ?!

 Vous vous dites « la honte si moi je fais des fausses notes » ou encore « mes morceaux sont nettement moins élaborés ».

Bonjour le syndrome de l’imposteur…  Un vaste sujet qui pourrait faire l’objet d’un article à part entière (tiens, pourquoi pas !).

Bref, ne vous occupez pas de la personne avant vous. Chacun fait avec ses compétences et ses possibilités à l’instant T. Et c’est déjà très bien d’oser se lancer. C’est un grand pas dans votre pratique du piano et votre gestion du stress.

Restez focalisé sur votre objectif ; réussir à jouer devant un public sans être pétrifié. C’est pour ça que nous sommes là non ? 😊

Pour conclure

Voilà, vous avez désormais plusieurs clés en main pour apprendre à apprivoiser efficacement votre trac face à un public.

N’oubliez pas, vous ne devez pas lutter pour l’éradiquer mais plutôt apprendre à le connaitre pour mieux le maitriser.

Toutefois, c’est un travail de longue haleine. C’est en commençant dès maintenant que vous obtiendrez des résultats à moyen ou long terme. Tout dépend de votre personnalité.

Donc hop, dès que vous avez fini de lire cet article, faites 3 minutes de respiration ventrale, échauffez-vous 20 minutes et tentez d’enregistrer votre premier morceau. Celui que vous connaissez par cœur, celui que vous pouvez presque jouer les yeux fermés.

(Vous pouvez aussi allez faire un petit tour sur mon blog Compo’Zik, ça serait chouette ! 😊)

Une dernière chose.

Encore quelque chose de contre-intuitif mais qui pourtant joue également un rôle clé dans votre gestion du trac.

Malgré tous ces exercices et ces challenges, vous restez humain. Donc, il faut accepter de faire des fausses notes de temps en temps.

En réalité, la réaction du public, peu importe le nombre de personnes qui le constitue, dépend uniquement de votre propre réaction face à vos erreurs de jeu.

Il est alors intéressant que vous preniez l’habitude de continuer à jouer coûte que coûte.

La grande majorité des gens ne s’apercevra même pas de l’erreur ou l’aura oublié à la fin de votre morceau. Puisqu’une fausse note parmi les centaines qui constituent un morceau, c’est insignifiant.

Entrainez-vous donc au quotidien à poursuivre vos morceaux malgré les erreurs. C’est un exercice difficile mais primordial.

Finissons par une note positive, trop souvent oubliée sous la pression du trac.

Si quelqu’un prend la peine de vous écouter jouer, c’est pour passer un bon moment. Prendre du plaisir et partager un instant musical avec vous. Rien de plus. Cette personne n’est pas là pour vous juger et vous balancer des tomates à la fin de votre prestation. Je vous assure !

Il y a toujours des exceptions qui confirment la règle me direz-vous. Mais heureusement pour nous, c’est loin d’être la majorité des situations.

C’est parti, osez vous lancer. Allez-y étape par étape. Soyez patient. Vos efforts finiront par payer.

Et le jeu en vaut la chandelle.

Plus vous prendrez de plaisir à jouer devant les gens, plus ces mêmes personnes passeront un bon moment avec vous. Ce sera un superbe moment de partage.

N’hésitez pas à partager votre expérience en commentaire si vous avez d’autres astuces pour gérer votre stress. C’est toujours enrichissant.

Un immense merci à Océane du blog Compo’Zik pour la rédaction de cet article. N’hésitez pas à jeter un coup d’œil sur son site !

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Cet article a 5 commentaires

  1. marylene

    bonjour. Merci pour ces précieux conseils.
    j’ai découvert il y a quelques temps un produit miracle, naturel et sans effet secondaire :
    HUILE ESSENTIELLE DE PETITGRAIN BIGARADE; (L’huile essentielle de Petit Grain Bigarade est utilisable par toute la famille à l’exception des femmes enceintes de moins de 3 mois. Elle ne présente pas de contre-indications particulières si ce n’est que les personnes asthmatiques doivent demander conseil à leur médecin avant de l’utiliser. Toutes les voies d’utilisation sont possibles.)

    à prendre à raison de 2 gouttes 3 fois par jour pendant les 3 jours précédants le concert. (face interne des poignets, plexux solaire, et moi, je l’ingère, ça n’a pas bon goût, mais tant pis, petit sacrifice à faire …)
    c’est extrêmement efficace (j’ai ressenti l’envie d’entrer en scène pour la prémière fois, avant il fallait me pousser …).
    du coup je prends plaisir à jouer et suis contente quand je sors de scène, car j’ai profité du moment dans son intégralité, alors qu’avant, il s’installait comme une sorte d’amnésie et je ne pouvais raconter mon ressenti après le concert.
    Bref, je n’y ai trouvé que des avantages et je ne peux plus m’en passer ….

    1. Ludomus

      Bonjour,
      Je ne connaissais pas du tout ce genre d’huile.
      Merci pour l’information qui devrait aider les lecteurs des Fous du Piano.
      À bientôt et merci pour le commentaire !

  2. Dominique

    Bonjour,
    Je trouve cet article extrêmement intéressant et très bien fait.
    Il y a beaucoup d’articles de ce genre sur ce sujet sur internet, mais celui ci me parait particulièrement bien écrit/pensé et surtout pratique.
    Juste une question: j’ai de gros problèmes de concentration (mon esprit va ailleurs à n’importe quel moment quand j’essaye d’enregistrer un morceau de plusieurs minutes et cela m’empêche de faire un enregistrement video correct).
    Auriez vous un article de la même veine sur la concentration (j’ai bien noté l’impact de la respiration sur ce thème). Je suis preneur et d’avance merci.
    dominique

    1. Ludomus

      Bonjour,
      Merci pour ce retour, je le transmettrai à la personne qui a écrit l’article (c’était un article invité).
      Il n’y a pas encore d’article sur la concentration sur ce site. Je note l’idée pour la suite.
      Merci beaucoup pour le commentaire et à bientôt !

    2. Océane

      Bonsoir Dominique !!

      Merci pour ce très gentil retour sur mon article. Cela me fait très plaisir et je suis contente qu’il puisse aider.
      Je n’ai pas d’astuces spécifiques concernant la concentration pour le moment, mis à part l’exercice de respiration qui aidera effectivement déjà.

      Mais c’est vrai que c’est une très bonne idée de sujet à développer, je la garde donc sous le coude !! Merci.
      Je vais commencer à faire mes recherches pour pouvoir rédiger cet article. J’enverrai un mail à ma liste de contact lorsque celui-ci sera prêt. N’hésitez donc pas à vous inscrire sur mon blog si cela n’est pas déjà fait pour être informée plus facilement 😉

      A bientôt

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