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Syncopes, contretemps, temps forts et temps faibles

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Version vidéo de l’article :

Vous voulez progresser rythmiquement ?

Je vais vous expliquer quelques notions pour vous y aider, et améliorer votre interprétation.

Nous allons commencer par les temps forts, et les temps faibles. Puis, nous parlerons des syncopes et des contretemps. Vous voyez ? Il y a de quoi dire !

Que sont les temps forts et les temps faibles en musique ?

Vous savez que j’aime aborder les notions théoriques sur ce site, et de les mettre le plus rapidement en pratique.

Ici, la mise en pratique est toute trouvée puisqu’il s’agit de mettre en relief certains temps par rapport à d’autres.

Vous verrez également que le style joué a de l’importance aussi.

Avant de vous parler des syncopes et des contretemps, je suis obligé de commencer par les temps forts et les temps faibles, sinon on ne peut pas les comprendre correctement.

Commençons par le cas général, celui étudié en musique classique.

En musique classique

Dans ce cas, les temps forts sont :

  • Le 1er temps pour les mesures à 2 et 3 temps.
  • Le 1er et le 3e temps pour une mesure à 4 temps, même si le 3e est plus faible que le premier.

Pour le ternaire, il suffit de prendre les mesures équivalentes aux précédentes.

Voici un récapitulatif :

J’ai donc mis les temps forts en rouge, et les temps faibles en bleu.

Le 3e temps en 4/4 et 12/8 est violet car il est fort, mais un peu moins que le 1er.

Voyons maintenant ce qui se passe dans des styles plus modernes.

Jazz et dérivés (Blues, Rock, etc…)

Une des premières chose que l’on apprend dans ces styles est justement de bien marquer le 2e et le 4e temps.

Le groove est complètement différent, le feeling est donc inversé, et cela change tout !!!

En fait, il existe un débat sur la nomenclature des temps forts et faibles dans ces styles. À savoir que le temps fort est celui placé juste après la barre de mesure, et qu’on marque les temps faibles, etc.

Pour ma part, honnêtement, on s’en fiche un peu, car le principal est de marquer les temps au bon endroit.

Voici une astuce si vous avez du mal à vous repérer :

Lorsque vous avez une batterie, les temps à marquer sont ceux joués par la caisse claire.

Et là, malheureusement, je pense qu’il y a un réel problème. Est-ce qu’il est culturel ou non ? Je ne sais pas, mais je vais vous l’expliquer.

Quand vous allez à un concert, ou que vous regardez une vidéo en live, on se rend compte qu’énormément de personnes tapent dans leurs mains en même temps que la grosse caisse.

Je suis désolé, mais c’est l’inverse !

Pour la petite histoire, c’est mon père batteur qui me l’a expliqué la première fois.

Si vous avez des soucis à ce niveau, entraînez-vous à taper dans les mains en même temps que la caisse claire quand vous écoutez de la musique.

Je vais vous donner un exemple concret pour illustrer les différences entre le feeling « classique » et « jazz, rock, etc. » :

Il s’agit d’un morceau classique adapté.

Je ne rentrerai pas dans le débat du style :

  • Les adaptations d’œuvres classique en Jazz ou Rock sont toutes nulles,
  • Cela n’apporte rien,
  • Rien ne vaut les originaux,
  • Etc.

Ce que je peux vous dire, c’est que j’adore les 2 versions !

Il s’agit de la Bourrée de Bach pour luth en mi mineur, reprise par Jethro Tull. Le leader, Ian Anderson pour ceux et celles qui connaissent, l’a adaptée à la flûte traversière, avec un grand succès à l’époque.

Si vous écoutez ces 2 extraits, vous entendrez que la tonalité a également changé, mais c’est surtout le rythme qui nous intéresse ici.

Non seulement il a ajouté du groove en passant du binaire en ternaire, mais en plus les temps forts ne sont pas les mêmes.

Si vous voulez les entendre, voici la version classique :

Et voici la version de Jethro Tull :

Je vous montre les 2 grooves, joués dans la même tonalité afin de vous concentrer uniquement sur le rythme, voir ma vidéo à 4’35.

Avant de parler des syncopes, voyons le contretemps ! Cela aidera à comprendre la syncope.

Contretemps

Un contretemps est une note jouée sur un temps faible.

Et comme vous savez ce qu’est un temps faible, cela ira vite à comprendre !

Voici le schéma :

Il existe une autre sorte de contretemps.

Pour vous l’expliquer, nous allons découper chaque temps en 2.

Rassurez-vous, rien de compliqué là-dessus, il suffit de mettre des croches partout :

Chaque temps est donc coupé en 2. La première croche sera donc la partie forte du temps, et la seconde sera la partie faible du temps.

Petite astuce : nous avons vu dans l’article sur binaire/ternaire qu’on pouvait compter 1-et-2-et-3-et-4-et (voir l’article ici) :

Les parties faibles des temps sont donc les « et« . Vous voyez, c’est assez simple.

Donc, pour jouer les contretemps sur les parties faibles du temps, nous jouerons uniquement les deuxièmes croches, c’est-à-dire celles sur les « et » :

Et c’est fini pour les contretemps !

Grâce à cela, vous pourrez maintenant tout comprendre sur les célèbres syncopes.

Les syncopes

Pour les expliquer plus clairement, nous allons commencer par les syncopes sur les temps.

Une syncope est une note jouée sur un temps faible et qui se prolonge sur le temps suivant.

Exemple :

Ce qui correspond à ceci :

Dans les 2 schémas, j’ai repris le code couleur pour bien visualiser les temps forts (en rouge) et les temps faibles (en bleu).

Vous voyez que le 3e temps n’est pas appuyé, mais est joué en prolongement de la note précédente.

Maintenant, voyons le cas des parties de temps, en reprenant nos croches :

Voici les syncopes correspondantes sur les parties de temps :

Ce qui correspond à ceci :

Allons encore plus loin !

On peut même subdiviser encore, en utilisant le motif connu double croche-croche-double croche :

On retrouve le même principe qu’une syncope. On la nomme d’ailleurs syncopette.

Par rapport à l’interprétation, ce sont ces décalages temps forts et temps faibles qui créent ces effets rythmiques caractéristiques.

Je vous ai expliqué à l’instant ce qu’était une syncope.

Or, pour la petite histoire, on ne me l’a pas enseigné comme cela.

J’ai pensé qu’il serait intéressant de vous donner une autre explication, même si finalement elle a ses limites et semble moins complète.

Ceci dit, pendant de nombreuses années, j’ai fonctionné en utilisant cette astuce, n’en ayant pas d’autres à l’époque.

Voici donc comment reconnaître une syncope d’un façon assez pratique.

Vous avez une syncope quand une note est encadrée de 2 notes de moitié de durée.

Par exemple :

Vous avez bien une blanche encadrée par 2 noires, la noire valant la moitié d’une blanche.

Second exemple :

La noire est encadrée par 2 croches, la croche valant la moitié d’une noire.

Dernier exemple :

La croche est encadrée par 2 doubles croches, la double croche valant la moitié d’une croche.

Enfin, vous pouvez aussi rencontrer des syncopes plus longues :

Les différentes noires (ici au nombre de 3) étant encadrées par 2 croches.

Faisons-la durer sur 2 mesures :

Vous gardez ainsi cet effet de décalage sur plusieurs temps ou sur plusieurs mesures !

Et voilà pour la partie théorique !

Ça y est, c’est fini…

Je vous propose maintenant un petit exercice pratique au piano.

La syncope se trouve à la main droite. N’hésitez pas à compter tout haut pour tout mettre en place.

Entraînez-vous bien mains séparées, ajoutez la main gauche UNIQUEMENT quand la main droite est au point.

Ici, la main gauche joue le rôle de métronome, puisqu’elle joue sur tous les temps.

Cet exercice est extrait de mon livre Indépendance et synchronisation des mains en 172 exercices. Il contient pas mal d’exercices sur les syncopes, et bien d’autres choses. Pour vous le procurer, c’est facile, il suffit de cliquer ici.

Vous voyez, finalement les syncopes, ce n’est pas si compliqué !

Je vous conseille d’avoir ce rythme dans l’oreille pa-paaaaa-pa pa-paaaaaaaa-pa pour tenter de le recaser dans votre musique.

Apprenez aussi à les reconnaître sur une partition.

Bon courage et à bientôt !

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