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6 astuces pour varier votre jeu et ne pas lasser votre auditoire (ni vous-même)

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Version vidéo de l’article :

Vous connaissez certainement la structure suivante :

Intro – Couplet – refrain – couplet – refrain – solo – pont – couplet – refrain (bis) – fin

Cette structure (à quelques interventions près) est utilisée à toutes les sauces…

En tant que pianiste, vous devez bien souvent jouer 3 couplets, et à peu près 4 refrains.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que les structures se répètent, encore et encore…

Seul un petit pont de temps-en-temps rompt la monotonie.

Vous, en tant que pianiste, devez trouver des moyens de varier votre jeu, pour éviter de jouer 2 fois la même chose dans le même morceau. Sinon votre auditoire, et vous-même à la longue, allez sacrément vous lasser.

« Oh ! Encore un couplet, il va nous rejouer la même chose encore une fois, et après, il va encore nous resservir le même refrain ! »

Comment faire ?

Si vous jouez en accords, vous avez uniquement votre grille de couplet, et votre grille de refrain.

Et c’est tout.

C’est important si vous accompagnez quelqu’un ou si vous jouez en groupe. Mais si vous jouez seul, cela devient tout simplement vital !

Voyons donc maintenant comment varier votre interprétation, ou 6 façons de varier votre jeu sans lasser votre auditoire.

C’est parti !

1. Sans changer les notes : les Nuances

La première possibilité qui s’offre à vous est peut-être de changer votre intensité de jeu.

Pour rappel, on dit qu’on joue « piano » quand on joue avec douceur, et « forte » quand on joue plus fort.

Utilisez ces déjà ces 2 nuances de base pour être le plus expressif possible.

Ensuite, il arrive souvent dans un morceau d’avoir un couplet joué moins fort, avec plus de douceur.

D’une part cela varie votre jeu, et d’autre part cela montre votre capacité à jouer de façon expressive.

Pour pouvoir facilement passer d’un registre fort à un autre plus doux, il n’y a pas de secret : vous devez maîtriser votre articulation pour mieux contrôler votre clavier.

Application : tentez de jouer un de vos morceaux préférés des 2 façons. Vous verrez qu’à force, vous allez devenir de plus en plus expressif. Vous allez attirer l’attention de votre auditoire en brisant la monotonie, et tout cela sans changer une seule note !

2. Les rythmiques

Une autre variation consiste à changer de rythmique. Pour cela, vous pouvez :

  • Déplacer rythmiquement des notes de la mélodie,
  • Changer de rythmique à la main gauche,
  • Jouer différents arpèges,
  • Inverser le binaire et le ternaire,
  • Changer de vitesse. Dans ce cas, faites très attention de contrôler la vitesse, sinon c’est elle qui vous emportera ! Ne le faites pas à chaque fois, et plutôt en fin de morceau.

Exemple en vidéo à 3’47.

Si vous jouez en groupe, mettez-vous bien en phase avec les autres membres, sinon vous allez au mur.

Si vous êtes seul, ayez toujours la pulsation en tête pour bien retomber sur vos pattes ! En effet, plus vous vous éloignez de la rythmique d’origine, plus il sera compliqué de revenir à celle du départ.

3. Utilisez les intervalles !

Voici une variation très utile. Si vous avez déjà lu l’article Comment harmoniser une mélodie 2/2, vous savez de quoi je parle !

Vous pouvez enrichir votre main droite en jouant plusieurs notes à la fois au lieu d’une. Je vous renvoie à l’article/la vidéo consacré, mais je vais quand même vous parler de 2 cas très courants.

Jouer en octave

Oubliez vos doigtés de main droite, et jouez tout en octave avec des doigts 1 et 5.

Non seulement cela variera votre jeu, mais en plus cela vous donnera plus de présence.

Jouer des octaves est très très courant au piano, que ce soit à la main droite ou à la main gauche d’ailleurs.

Entraînez-vous, et vous verrez qu’à force, votre main attrapera automatiquement le bon écart.

Exemple en vidéo à 5’45.

Ajouter une tierce

Cette variation est redoutable.

Ajoutez si possible une tierce au-dessus de la mélodie en jouant 2 notes à la fois.

Je dis « si possible  » car il faut que la grille d’accord vous le permette (je vous renvoie à l’autre article/vidéo).

Vous pouvez utiliser des doigtés genre 1-3, 2-4, 3-5, ou enchaîner 1-2, 1-3, 2-4…

Attention aussi à vos altérations à la clé (quand je vous dis qu’il faut toujours connaître la tonalité du morceau…)

Cette technique est aussi utilisée pour harmoniser des chœurs ou d’autres instruments.

Ce n’est pas forcément facile au début car il y a beaucoup de choses à prendre en compte à la fois (intervalles, doigtés, altérations), mais je vous encourage à tester l’affaire au plus vite !

Exemple en vidéo à 7’34.

4. Changer d’octave

Une autre variation, plus simple celle-là, consiste à jouer la mélodie de main droite sur une autre octave, ailleurs sur le clavier.

N’allez pas n’importe où non plus, car chaque zone du clavier apportera un feeling différent. Une mélodie jouée dans les médiums, les aiguës ou le suraigu n’aura pas la même présence ni la même intention.

Cela vous permettra à force de gérer tout le clavier et de développer différents feelings sur chaque zone.

Vous verrez, cela va aussi changer votre façon de jouer, et vous cernerez mieux les possibilités de votre instrument.

Exemple en vidéo à 10’38.

5. Les interventions de fin de phrase, appelées aussi réponses

Si vous écoutez un peu de blues (si si, écoutez-en !), vous constaterez que la guitare répond très souvent au chant. Lorsque c’est joué par un chanteur/guitariste, il y a même une symbiose totale entre les 2. La guitare complète les phrases du chant, on appelle cela une réponse.

On peut bien entendu le faire aussi au piano.

Alors, je vous vois venir…

Vous vous dites que cela n’a aucun intérêt si vous ne chantez pas.

Hé bien détrompez-vous !

Vous pouvez ajouter des réponses à votre mélodie.

C’est une très bonne technique, mais il faut l’aborder subtilement.

En effet, si vous répondez systématiquement et dans la même zone du clavier que celle utilisée par la mélodie, vous risquez de créer une confusion. Votre auditoire ne distinguera plus la mélodie de la réponse.

Pour commencer, faites-le pour des mélodies avec pas mal de durée entre les vers. Tentez d’ajouter une petite réponse à l’octave supérieure. Ne cherchez pas les complications : juste un petit accord ou un arpège pour commencer. Petit-à-petit, vous chercherez à enrichir vos réponses.

Exemple en vidéo à 13’04.

6. Les Pêches

Alors là, c’est quelque chose que j’affectionne particulièrement. J’ai appris cette technique dans mon premier groupe.

Pour la petite histoire, j’ai eu l’autorisation parentale de jouer en groupe une fois mon bac en poche. Le soir même, après la dernière épreuve (SVT si je me souviens bien), j’ai décroché mon téléphone pour répondre à une annonce. Et c’est comme cela que je me suis retrouvé embarqué dans un groupe hommage à Elvis Presley, avec des personnes qui avaient entre 15 et 30 de plus que moi.

Et il s’est instauré une complicité de jeu avec le batteur, qui avait plus d’expérience scénique que moi.

Dans son jeu, il plaçait des pêches, c’est-à-dire des gros coups de cymbales plus ou moins annoncés. Et je me suis mis à les accentuer aussi, en les marquant au clavier en jouant un accord assez fortement.

Vous pouvez aussi les marquer à l’orgue Hammond.

C’est quelque chose d’extrêmement utilisé avec une section cuivre. Écoutez des musiques de ce style, et repérez ces pêches.

Si vous jouez en groupe, prenez l’habitude de suivre votre batteur. Les pêches peuvent être prévues au préalable en répétition, mais tentez d’en faire de façon improvisée.

Pour ce faire, soit vous, soit votre batteur annoncez la pêche à venir. Par exemple avec une descente de toms, un roulement, ou un glissando au clavier.

Si vous jouez seul, tentez de simuler l’effet de groupe [jouer exemple sweat home Chicago]. Vous êtes dans ce cas un orchestre à vous tout seul et il faut tout faire !

Une fois que vous aurez pris l’habitude de placer des pêches, les morceaux vous sembleront bien plats quand il n’y en aura pas. Il m’est arrivé en groupe d’en ajouter dans certains morceaux, et quand j’écoute les originaux, je ressens souvent un manque.

Je vous en montre un exemple dans la vidéo à 17’21.

Vous avez maintenant pas mal d’éléments à mettre en place pour varier votre jeu et rompre la monotonie.

Ayez toujours ces éléments en tête quand vous jouez en accord ou quand vous improvisez. Vous pouvez me croire, cela fera vraiment la différence !

Bon courage, et n’ayez pas peur de taper à côté.

Plus vous vous planterez, et plus vous progresserez.

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Cet article a 4 commentaires

  1. Monique Robitaille

    Mr. Ludo, vous etes tres facile a comprendre vous, vous articulé tres bien. je suis malhentendante et je réussis a vous suivre. J’adore vos lecons. Merci beaucoup pour vos cours gratuits tres apprécié. Monique

    1. Ludomus

      Bonjour,
      Merci beaucoup pour ce gentil commentaire !
      Je suis heureux de pouvoir vous aider dans votre apprentissage.
      À bientôt !

  2. Jacline

    Merci, beaucoup , = plein de bonnes idėes, dont plusieurs utilisables même par une apprentie comme moi : varier les nuances, changer la vitesse, varier les octaves…

    1. Ludomus

      Bonjour,
      C’est vrai que l’article donne pas mal de possibilités pour enrichir le jeu. Certaines ne nécessitent pas forcément une grande technique, mais ce qui prime surtout, c’est l’expressivité !
      À bientôt pour la suite, merci beaucoup pour le commentaire et bon courage !

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