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Comment apprendre plus rapidement grâce à l’écoute ?

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Version vidéo de l’article :

Peut-être que vous avez le même problème que moi.

Vous jouez de la musique en plus d’autres activités, et vous n’avez plus beaucoup de temps pour en écouter.

Chaque minute passée à écouter correspond à une minute en moins pour jouer vous-même.

On peut se poser la question : est-il nécessaire d’écouter de la musique pour progresser quand on apprend à jouer d’un instrument ?

Je vais commencer par vous raconter une petite histoire, la première qui me vient à l’esprit quand j’entends cette question.

Quand j’étais en école de musique, j’avais proposé à mon prof un morceau de Clémenti. Ma marraine m’avait offert un disque vinyl avec une partition. Hé oui, à cette époque, il n’y avait pas encore beaucoup de CD !

Mon prof était très intéressé par ces morceaux, et les trouvait intéressants. Pour ma part, je trouvais qu’ils étaient assez entraînants par rapport à ce que je jouais habituellement.

Finalement, on y a choisi un titre, et il décida même de le présenter en examen.

C’était la première fois que je jouais quelque chose que j’avais déjà entendu, excepté les comptines genre « Au clair de la lune » de la Méthode Rose. À chaque fois, jusqu’alors, j’avais devant les yeux une partition qui m’était complètement inconnue.

Voici donc ce que j’ai constaté, et ce malgré mon jeune âge de l’époque…

1 . le déchiffrage

Je peux vous dire que le déchiffrage a été sacrément plus rapide !

Surtout si vous avez l’habitude de chanter le nom des notes que vous entendez, c’est vraiment très efficace. Cela devenait plus une question de doigtés que de notes. Il fallait mettre le bon doigt sur une note que je connaissais déjà, ou presque…

2. La vitesse

Vous vous doutez bien que sur l’enregistrement, la vitesse d’interprétation était assez rapide, puisque joué par un adulte professionnel.

Et la première chose qu’on a envie de faire, c’est de jouer tout de suite à vitesse réelle. Et c’est ici que se trouve l’effet pervers. On fonce, même si l’apprentissage n’a pas encore été fait correctement.

Faites-vous donc une raison, et ne vendez pas la peau de l’ours ! Reprenez le travail lent, en articulant bien à fond, en surveillant chaque doigt, et en accélérant petit à petit.

Par contre, vous avez une idée très précise de l’objectif à atteindre.

3. Les nuances

Au départ, vous allez mimer les nuances du disque. Et c’est une bonne chose, car cette phase d’interprétation fait malheureusement défaut à beaucoup de monde.

Ce n’est que progressivement que vous pourrez y inclure votre propre sensibilité. Mais cela se fera en prenant des distances avec l’enregistrement.

Cette année-là, j’avais vraiment réussi mon examen, et d’autres élèves disaient : « C’est normal, il a le disque !« 

Vous voyez que ce n’était franchement pas courant à l’époque…

Du coup, ayant constaté que cela avait vraiment été bénéfique, mes parents et moi avons systématiquement recherché des enregistrements des morceaux d’examen. D’autant plus que les pièces se compliquaient sérieusement.

Maintenant, on tape sur Google ou YouTube les références, et hop vous entendez le morceau. Mais avant, il fallait commander le CD. Il nous arrivait même de devoir acheter un double CD pour écouter un seul titre qui nous intéressait. Bien entendu, on pouvait écouter le reste de l’album, mais bon…

Une dernière chose sur les enregistrements. Il arrivait parfois d’entendre plusieurs versions d’un même titre, jouées par des interprètes différents.

Et là, on se rendait vraiment compte des différences. Cela se joue bien entendu sur les nuances, mais aussi sur les vitesses. Il arrivait aussi qu’un même interprète jouait différemment une pièce suivant le moment de sa carrière. Par exemple les Variations Goldberg de Bach par Glenn Gould qui ont une durée quasiment doublée, si je me souviens bien, entre deux de ces enregistrements.

Et je ne parle pas uniquement de musique classique. Nombre de versions sont différentes. Par exemple une version studio et une version live. Il arrive même que les notes jouées ne soient plus les mêmes. Ce sont les arrangements qui ont été refaits, mais ça, c’est une autre histoire…

Donc oui, il est bon d’écouter de la musique pour progresser. Et pas seulement ce que vous jouez. Enrichissez votre style en variant vos écoutes.

Et si vous ne voulez pas trop perdre de temps, écoutez dans les transports par exemple.

Quand je dois apprendre un répertoire rapidement pour un remplacement ou une prestation dans un délai très court, je me fais une playlist à écouter le plus fréquemment possible. Repérez les structures, les nuances, etc.

Par contre, je ne sais pas si vous avez déjà ressenti la chose suivante…

Je trouve que certains morceaux perdent un peu de leur charme lorsqu’on les joue. Le fait de les interpréter, d’en analyser les rouages brise un peu leur magie.

Je serais très content que vous me mettiez en commentaire si vous avez déjà eu cette impression, histoire de me sentir moins seul…

« Écoute de la musique de notre style »

J’ai beaucoup entendu cette phrase, surtout quand je jouais dans des formations avec des styles bien précis.

Et là, vous avez 2 approches opposées :

  • soit vous voulez entrer complètement dans les codes du style joué, et dans ce cas vous devez en écouter un maximum pour vous en imprégner complètement,
  • soit vous jouez d’une façon un peu différente, en façonnant votre jeu avec des influences d’autres styles, afin de créer quelque chose de plus ou moins nouveau et qui vous est très personnel. Cela a construit des nouveaux styles, comme le métal symphonique par exemple.

Pour ma part, je pense que la meilleure solution se situe quelque part entre les deux, même si je penchais plutôt pour la seconde. Mais cela ne doit pas forcément être VOTRE solution. Cela dépend de VOTRE propre approche musicale.

Faites-en votre propre idée, définissez vos propres objectifs et sélectionnez vos écoutes en fonction.

Vos propres enregistrements

Il reste une dernière chose par rapport à l’écoute, histoire d’être le plus exhaustif possible. Il s’agit de VOS PROPRES enregistrements !

C’est bien de compter sur un professeur pour corriger vos défauts. Mais il existe une autre approche complémentaire et très efficace : enregistrez-vous !

Il est maintenant très facile de le faire avec votre smartphone par exemple. Vous aurez même la vidéo.

Et vous verrez qu’en vous regardant, vous constaterez des défauts. Comme par exemple des variations de vitesse, un manque de nuances, etc. On ne se rend pas compte de tout quand on a la tête dans le guidon.

Du coup, cela vous fera prendre conscience de vos défauts pour les retravailler et vous améliorer. Ensuite, réenregistrez-vous pour écouter vos progrès.

Évidemment, cela ne sert strictement à rien de le faire en phase de déchiffrage ou de travail technique. Je parle ici de l’étape finale d’interprétation.

Vous enregistrer vous stressera peut-être un peu. Le regard d’une caméra déconcerte beaucoup. C’est donc un excellent entraînement pour préparer un examen ou jouer en public.

Je parle d’ailleurs plus longuement d’enregistrement dans l’article Faut-il enregistrer vos répétitions ? publié sur mon autre site ici)

Bilan de tout cela :

OUI, écoutez un maximum de musique, y compris la vôtre !

Variez les styles, soyez le plus ouvert possible : il y a toujours des choses à prendre.

J’espère que vous trouverez des solutions pour le faire sans empiéter sur votre planning de jeu.

J’ai évoqué ici des enregistrements, mais n’oublions pas la scène.

Bougez-vous, allez voir des concerts, et même des masterclass !

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Cet article a 2 commentaires

  1. HERVE

    L’écoute permet de jouer à la vitesse j’ai toujours tendance à être plus lente que l’original

    1. Ludomus

      Bonjour,
      C’est vrai que la vitesse est très importante. Le fait d’avoir écouté un titre de nombreuses fois nous permet de nous « caler » sur le même tempo.
      D’ailleurs, avant de commencer à jouer, il est bon de se fredonner le titre afin de bien démarrer.
      À bientôt !

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